.

Nous étions invités par les étudiants du Master Communication de l’IAE  de Lyon à intervenir auprès d’un public d’étudiants et de professionnels d’entreprises le 31 janvier dernier sur le thème de la communication via les réseaux sociaux professionnels, appliquée plus particulièrement au recrutement et à la recherche d’emploi.

Deux éléments des échanges ont particulièrement retenu mon attention.

  • le sentiment de crainte,
  • le besoin d’un apprentissage structuré.

Les deux étant partiellement liés.

Une crainte liée à la dimension de l’espace Web : beaucoup de gens, beaucoup d’infos, beaucoup d’outils,… Une crainte liée à la dimension Temps : la vitesse notamment des innovations, le temps réel, les flux continus…

Des craintes d’un individu face à la multiplicité, à la diversité, à la rapidité, à la réactivité…

Des craintes de passer à côté de moyens utilisés par d’autres, qui en communiquent avec plus ou moins de nuances et d’objectivité l’utilité, notamment en matière d’emploi au centre des préoccupations de chacun.

Des craintes de rester en marge de tendances qui modèleront peut-être la société de demain dans les domaines personnels et/ou professionnels. Des craintes liées à l’inconnu.

D’où le besoin de comprendre, d’apprendre, d’être formé : un apprentissage guidé et structuré.

Notre système éducatif reposant encore largement sur le maître qui transmets ses connaissances à ses élèves. L’expérimentation personnelle ou en groupe, l’observation, le questionnement critique, l’utilisation personnalisée voire détournée… ne font pas partie des aptitudes que la majorité d’entre nous développe spontanément.

La pédagogie et les contenus des formations sont en décalage structurel avec les innovations effectives. Il nous faut donc à titre personnel développer ses aptitudes, qui ne sont pas nouvelles en elles-mêmes mais qui prennent une place prépondérante dans un environnement caractérisé par les changements continus et l’incertitude. Etre curieux et proactif dans nos apprentissages, observer, tester, expérimenter, développer l’appréciation personnelle, accepter de se tromper et rebondir…

.

Des enquêtes récentes (Cegos/Michaël Page) indiquent qu’une minorité de personnes utilise les réseaux sociaux à des fins professionnelles et notamment pour leur recherche d’emploi et que la majorité s’appuie sur les moyens plus classiques de recherche (annonces, cabinet de recrutement, réseau personnel).

On peut questionner la distinction faite par les répondants entre utiliser les réseaux sociaux rpofessionnels pour agrandir et entretenir son réseau et les utiliser pour rechercher un emploi, le réseau relationnel constituant à un moment ou à un autre de sa carrière un outil de recherche d’emploi, un outil plutôt efficace, plutôt plus enrichissant, moins traumatisant que les procédures très normées de candidatures…

Comme pour le réseau relationnel de proximité, on ne construit pas une présence et une influence sur un réseau social professionnel en un clic et lorsqu’on en a besoin. C’est une attention régulière de plusieurs années.

Comme nous l’avons communiqué aux participants de la conférence, les réseaux sociaux professionnels, la recherche d’emploi et le recrutement via les réseaux sociaux professionnels sont au stade expérimental pour tout le monde : les recruteurs, les salariés, les entrepreneurs… C’est presque vrai pour ceux qui les ont créées…