Le taux de chômage n’a jamais été aussi élevé depuis 1995 et en parallèle les entreprises rencontrent des difficultés à recruter les compétences dont elles ont besoin.

Un paradoxe difficile à comprendre pour toutes les personnes à la recherche d’un emploi et pour les directions d’entreprise en recherche de nouveaux collaborateurs.

.

Derrière ce paradoxe, on retrouve plusieurs sujets :

– La conjoncture économique bien évidemment à l’origine du chômage conjoncturel

– Le décalage entre la formation et l’emploi à l’origine du chômage structurel. Et au-delà, la question de la professionnalisation de la formation …

– Les mêmes compétences rares, stratégiques, clés … recherchées par toutes les directions d’entreprises et des candidats dits « talentueux » qui regardent à deux fois …

– La tendance démographique avec le départ massif en retraite des baby boomers, tendance à priori favorable aux actifs il y a 3 ans et qui s’est heurtée à la crise économique et au report de l’âge de la retraite.

– L’inégale répartition géographique des emplois et des compétences et une mobilité géographique professionnelle freinée notamment par la cherté du logement…

– Le coût élevé de la main d’œuvre qui freine les recrutements (charges sociales, taxes, impôts … et malgré tout des systèmes collectifs déficitaires).

.

Mais aussi :

– Une frilosité des candidats à l’égard du changement face aux incertitudes du marché de l’emploi et des situations économiques des entreprises.

– Une frilosité des recruteurs à miser sur la transférabilité à un autre secteur des compétences et des expériences des candidats, même si les difficultés à recruter « des talents » semblent amorcer une légère évolution sur ce point.

– Des qualifications croissantes des salariés dans une économie du tertiaire, mais aussi une moindre valorisation salariale et une nouvelle échelle d’appréciation des « employés qualifiés »…

.

L’emploi comme pris au piège de la complexité, de l’interdépendance, de l’inertie, de la diversité, de la réactivité …

Et des solutions qui devront probablement relevées de l’innovation, de l’expérimentation, de l’éducation (au sens large), de la flexibilité, de la solidarité (pas seulement financière) de tous les acteurs pour retrouver le chemin de la croissance …  La croissance, une bonne réponse certes mais dans un système qui aura été préalablement réformé pour que les mêmes causes ne produisent plus les mêmes effets.