Le concept de « Compétence » a émergé à une période où l’économie se transformait, où les salariés devaient élaborer des solutions à des situations de travail nouvelles et plus aléatoires.

La complexité économique plus grande et les innovations technologiques plus nombreuses et rapides raccourcissent aujourd’hui le cycle de vie de nos compétences professionnelles et les redéfinissent.

Comment être compétent, lorsque le passé n’est presque plus mobilisable et le futur imprévisible ?

 

Etre compétent : une dynamique d’actions qui s’accélère et se redéfinit

Il y a de nombreuses définitions de la compétence. Nous retiendrons la suivante : être compétent, c’est mobiliser ses ressources (savoir, savoir-faire, savoir-être) pour répondre efficacement à une situation donnée.

La compétence est une action. Elle doit pouvoir être observée pour être reconnue à la personne.

La compétence est par nature un élément en mouvement. Elle s’acquière, s’adapte, se développe ou s’abandonne.

Elle s’exerce aujourd’hui dans un environnement lui aussi en mouvement. Le cycle de vie d’une compétence se réduit. Il faut l’acquérir, la développer ou l’abandonner plus vite qu’auparavant. Les innovations technologiques contribuent à réduire la durée de vie d’une compétence et en modifier aussi la nature, les caractéristiques, les activités clé qui les révèlent.

Internet et les technologies associées :

  • déplacent l’acquisition des savoirs puisque les connaissances sont devenues accessibles à tous. Nous n’avons plus besoin de les accumuler. En revanche, il est nécessaire de savoir les trouver, de les qualifier, d’exercer un esprit critique, de se réapproprier ses connaissances en fonction de l’action à conduire.
  • modifient aussi la mobilisation des savoir-faire dans la mesure où les processus de travail, les méthodologies, les tours de mains, les outils… se transforment en permanence.
  • modifient aussi les savoir-être. De nouveaux comportements émergent en lien avec la mise en réseau, la connexion permanente, le collaboratif, la mobilité ou la reformulation d’attentes sociales à la lumière des nouveaux médias.

L’économie incertaine et concurrentielle et les technologies ont fait par ailleurs émergé la notion de talent qui absorbe et complète la notion de compétence par les habiletés et aptitudes personnelles, jugées ,aujourd’hui plus qu’hier, contributives à la performance individuelle et collective. Des habiletés et aptitudes personnelles, elles aussi revues à la lumière de la digitalisation de l’économie.

 

Des compétences d’une nouvelle nature ? 

Les recruteurs ou les managers cherchent toujours à identifier les compétences professionnelles d’un candidat ou d’un salarié. Mais ce ne sont plus les mêmes !

Des compétences existantes qui s’exercent différemment, des compétences réellement nouvelles. Par exemple, la compétence « Vendre à un client » est toujours présente mais s’exerce différemment compte tenu des évolutions des relations Clients avec le Web ou le mobile. La compétence « Manager une communauté online » est en revanche une nouvelle compétence.

Une attention plus grande est aussi portée sur la personnalité qui orientent directement la dynamique individuelle d’actions, comme les capacités d’adaptation, d’apprentissage, d’initiative, de coopération.

C’est dans un contexte de recomposition rapide et continue des compétences, de désengagement des entreprises en matière de formation depuis plusieurs années et de leurs propres difficultés à suivre les innovations qui les impactent, que chaque salarié doit trouver les leviers d’adaptation, de développement et de renouvellement de ses compétences.

 

Comment être compétent aujourd’hui ?

Quatre éléments nous semblent nécessaires pour adapter nos compétences individuelles à un environnement en mouvement et ainsi être compétent. N’hésitez pas à les compléter de vos propres expériences et observations.

 

– Etre compétent par la réflexivité

Elle consiste à prendre du recul, à réfléchir à ses pratiques professionnelles et à les faire évoluer.

La réflexivité repose sur la lucidité et l’objectivité et sur la capacité à ajuster, adapter ses façons de faire.

Elle peut prendre la forme d’un bilan professionnel à condition qu’il challenge vraiment et ne soit pas qu’une chambre d’enregistrement. Mieux encore, car plus impactant à court terme, le feedback continu du manager ou du mentor.

La réflexivité est aussi à appliquer en matière de formation, pour mieux opérationnaliser les acquis.

 

– Etre compétent par le rôle 

Se projeter d’abord en terme de rôle permet de sortir de la mobilisation mécanique des savoirs, savoir-faire, savoir-être.

Davantage orientée vers la contribution ou l’impact plutôt que l’exécution, la compréhension de son rôle, dans une situation donnée ou plus globalement au sein de l’entreprise, favorise une activation plus intelligente et adaptée de ses compétences et de ses aptitudes.

L’approche par le rôle permet aussi de les faire évoluer ou de mobiliser autrement ses ressources, voire de prendre conscience des nouvelles ressources à rechercher.

 

–  Etre compétent par le réseau

Face à la complexité, la collaboration, l’interdisciplinarité, la veille partagée permettent d’apprendre des autres, d’identifier de nouvelles tendances, de nouvelles pratiques, de faire émerger ensemble de nouvelles façons de faire…

La collaboration favorise aussi la réflexivité par l’effet miroir. C’est toute la dynamique d’apprentissage présente aujourd’hui sur le Web.

 

– Etre comptent par l’expérimentation

Corolaire direct de la rapidité et de l’incertitude, l’expérimentation permet d’adapter ses compétences et d’en acquérir de nouvelles. Ces expérimentations n’aboutissent pas toujours en termes de résultats, mais combinées à une posture réflexive, elles contribuent à une meilleure compréhension de l’environnement et à l’engrangement de nouveaux savoirs, savoir-faire, savoir-être.

Si la compétence est une action qui s’observe et se valorise, le processus de renforcement ou d’acquisition des compétences est aussi de plus en plus observé et valorisé par les entreprises ou les recruteurs, en relation direct avec les besoins d’adaptation continue.

Ces 4 éléments nous semblent y contribuer directement. Qu’en pensez-vous ?

 

Vous ressentez le besoin d’être accompagné(e) personnellement sur l’adaptation de vos compétences, un projet de formation ou votre évolution professionnelle, contactez nous pour des conseils personnalisés et directement opérationnels.